Passage du PHARE DE GATTEVILLE
par lescadre présidentielle (XIX siècle)
1° de CRABEC à LA GRANDE GREVE et récifs
au droit de la côte
Au temps du relevé des hydrographes envoyés
par BEAUTEMPS BEAUPRE (1832), la balise de la JAMETTE
ne devait pas exister, elle ne figure pas en tout
cas sur la carte publiée en 1836. Par contre,
le phare « de BARFLEUR », de même
que la pointe « de BARFLEUR » , et le
raz « de BARFLEUR » sont abondamment
cités
nen déplaise aux
Gattevillais, sur le territoire duquel le deuxième
phare de France, par sa hauteur, est solidement
planté. La Roche de la JAMETTE, quant à
elle, figure sur la carte de CASSINI.
Comment oublier en effet la «
perche » de la JAMETTE qui signale le passage
à terre » de la pointe, pour donner
en plein dans le Chenal HEDOUIN évitant,
une fois passé la pointe, le Banc de SAINT
PIERRE. A proximité de la JAMETTE, le courant
brise dans la BRECHE du RAZ, surtout par vent contre
courant, et les mouettes viennent y chasser.
La carte SHOM au 1/20 000 ° cite une ROCHE BOLOIE
(est-ce la même que celle qui se trouve nommée
ailleurs le ROCHER TOCQUEVILLAIS ? En tous cas elle
paraît située au même endroit).
Ce nom de ROCHER TOCQUEVILLAIS intrigue. Serait
ce par analogie avec les roches qui, au delà
du phare, marquent le littoral jusquà
FERMANVILLE, roches identifiables parce que massives
et se situant en avant de plateaux de roches très
dangereux ?
Cette roche pointe à 0.6 mètres au
dessus des plus basses mers à environ 300
mètres au sud de la JAMETTE. A lest
de cette roche BOLOIE se trouve le RIDIN de QUENANVILLE
du nom dun hameau situé sur la terre
ferme. (Ridain, selon MERRIEN signifie : brusque
dénivellation du niveau de la mer). Nous
en aurons fini avec les RIDINS annonciateurs
du RAZ- lorsque nous aurons cité RIDINS des
DENTS à environ 1 mille plein ouest de QUILLEBEUF.
Le ROCHER de QUILLEBEUF, avec LA VERTE ROCHE (appelée
la BLANCHE ROCHE sur la carte de CASSINI), et la
GROTTE (qui fut écrit autrefois « la
GROTE » :CASSINI), forme un « archipel
» qui découvre aux grandes marées.
Il ne fait pas bon y frotter sa quille, mais il
me semble me souvenir que ce fut et cest
peut être encore- une fameuse « godière
». Cest du sud que nous les observons
au mieux. Au pied de QUILLEBEUF, vers le sud, la
carte PICHOT de 1914 mentionne deux petites roches
dont une découvrant aux plus basses mers,
sous le nom de PERSO.
En 1836, nulle bouée ne permettait de parer
le danger de QUILLEBEUF, pas plus quau temps
du naufrage de LA BLANCHE NEF. La bouée de
la GROTTE existait-elle au temps du naufrage de
la LUNA, vers 1850, naufrage dans lequel périrent
plus dune centaine démigrants
vers lAmérique ?
Revenons à terre. A louvert du havre
de HOULVI, les roches découvrantes sappellent
LES CHAMBRES (daprès MERRIEN ce mot
signifie : compartiment, fosse de mouillage). Dautres
plus au sud se nomment GRIGNARD (parfois GRIGNA).
La SATMAR domine cet ensemble assez complexe de
rochers qui forme le large havre de HOULVI. Aucun
problème pour y mouiller une « plate
».
HOULVI, forme une pointe vers le sud et cette pointe
abrite un autre havre en retrait : cest le
Havre de FLICMARE qui se trouve juste en dessous
de la digue en très bon état, constatée
déjà sur la carte de 1832, qui protège
un assez vaste plan deau.
Assez envasé, le coin est mal drainé
par lexutoire qui sourd du système
de bief qui maintient leau et qui permet de
vider LE PARC. On appelle en effet cette retenue
deau « LE PARC» et parfois LA
SALINE. Cest à tort quon dénomme
ainsi ce plan deau ainsi, car le nom de SALINE
est réservé à la ferme qui
se trouve à proximité.
La route qui longe la côte était autrefois
un simple chemin de terre. On lappelait le
CHEMIN DE LA SALINE et je me souviens dy avoir
fait des processions nocturnes, enfant. Nous portions
fièrement des lampions de papier, éclairés
par une bougie, derrière le curé de
BARFLEUR qui allait bénir lendroit
où un de ses prédécesseurs
avait sauté sur une mine juste après
guerre ! LAbbé GASLONDE, qui allait
porter les derniers sacrements à deux Gattevillais,
eux mêmes victimes dune mine
Il y a une croix sur le cordon dunaire qui rappelle
cet évènement.
Lorsquon monte sur ce cordon
dunaire (plus tellement dunaire dailleurs
car il est progressivement remplacé par des
enrochements qui en disent long sur la modification
du trait de côte) et que lon regarde
vers la mer, un plateau, enherbé partiellement,
mais dont la surface enherbée semble fondre
à vue doeil, se trouve là. Ce
sont LES HEZONIERS (
de HAIZE, voir plus loin).
Je crois y avoir vu des moutons, autrefois, et des
pêcheurs colonisaient avec leur matériel
les restes des aménagements des allemands.
Lensemble rocheux des HEZONIERS est assez
vaste et permet daller assez loin dans la
mer
au bout, des roches terminent le plateau
: ce sont LES CASTELETS.
Le nom des HEZONIERS semble donné aux CASTELETS,
sur la carte de 1832, elles y sont marquées
par des croix. Cette marque repère sur la
carte les roches qui restent émergées
à marées hautes, qui sont de ce fait
plus identifiables.
Les HEZONIERS peuvent apparaître aujourdhui
comme un assez bon conservatoire des algues locales,
qui ont disparu de beaucoup de roches. Ils participent
à la protection du havre suivant, celui de
CRABEC (ou CRABET), par vents du nord.
Le Commandant CHOISY, dans son document produit
plus loin évoque un quai naturel. Il était
facile dy accoster et dy porter une
amarre. Un habitué a dailleurs gravé
son nom près dun anneau : « Marcel
».
On
ne distingue pas linscription sur cette photo,
mais elle y est bien, cachée par le lichen
Les bateaux y sont relativement à labri,
même si jai souvent vu, sur le haut
de la grève, des canots échoués
et abandonnés. Il a vocation à être
un cimetière à bateaux.