Dans
lanse de CRABET sécoule le
ruisseau de CLIQUEMPOIS. Qui brouettait son linge
jusquau lavoir qui est là ? Sans
doute les occupants de la ferme de la Saline,
et surtout ceux du hameau de QUENANVILLE, qui
se trouve juste au dessus de la de la route. Lanse
de CRABEC est un monde à part. Il a eu
ses pêcheurs comme les autres havres de
la côte pour lesquels le port de BARFLEUR
paraissait trop loin, et qui étaient condamnés
à une forme disolement.
Cétait en quelque sorte un vrai port
naturel
Le moulin de CRABEC est juché sur une roche
de granit qui épouse lanse de CRABET
Côté sud, cette pointe protége
lanse de QUECRESTEY (orthographe approximative).
Ce nom est probablement un dérivé
de QUICRETOT, dans lequel on trouve le postfixe
: « Tôt » (village, hameau)
.Cest une plage agréable de sable
fin, bien que quelques galets en haut de la plage
soient assez inconfortables lors de lentrée
dans leau. On ne peut avoir tout ! On sy
baigne presque comme dans une piscine, à
marée haute comme à marée
basse, cest la raison pour laquelle elle
est très appréciée.
De lautre côté de QUICRETOT-QUECRESTEY,
le rocher, après avoir laissé un
peu de place au sable, revient en force. La POINTE
de la MASSE forme une sorte de tumulus dont le
sommet est le MONDRAIN. Marcel ROUPSARD nous a
indiqué dans son intéressante conférence
sur les moulins du Val de Saire (il a relevé
plus de 80 traces de moulins sur la Saire et ses
affluents, moulins à usages divers à
lépoque où le vent et leau
était sources principales dénergie)
que le terme « la masse », sur une
carte signalait souvent la présence dun
moulin. Il sert pour différents amers,
nous en parlerons plus loin. Cest un massif
(comme son nom lindique) qui savance
dans la mer, et qui se prolonge, de façon
sous marine, par toute une série de récifs
presque continus. Le GRAND SAQUES, LE PETIT SAQUES,
LE FLIECART, LES ECOUTES, LA GRANDE ECOUTE (cités
dans lordre suivant : du rivage vers le
large)
A lest du FLIECART, une roche porte le joli
nom de GARDINET
Toutes ces roches, couvertes encore à mi
marée, sont dangereuses, et voisines, barrant
le passage « à terre » à
proximité de la pointe de LA MASSE. Elles
forment jusquaux ECOUTES, le plateau le
plus au large, un arc de cercle fermant partiellement
LA GRANDE GREVE. Elles auraient pu servir de socle
à une digue, si nos prédécesseurs
en avaient eu lutilité.
La
GRANDE GREVE
Les cartes postales davant guerre montrent
que LA GRANDE GREVE était beaucoup plus
abondamment chargée en sable quaujourdhui.
Sur le haut de la plage saccumulaient des
graviers et des galets sur lesquels sasseyaient
les vacanciers face à la mer. Cest
parce que les grandes tempêtes avaient pour
conséquence de projeter ces galets dans
les terrains qui se trouvent en arrière
(drainés par un petit ruisseau où
lon pêchait des grenouilles et qui
ne semble pas avoir de nom) que lon a construit
cette digue, ce « TRAVAIL ( ou TRAVA) ».
Il a fallu progressivement renforcer ce «
TRAVAIL » par les blocs de rochers actuels
pour éviter son probable effondrement.
Cette dénomination typiquement normande
semble être ancienne. On peut noter que
la longue digue de SAINT VAAST porte le nom de
« TRAVA », sur plusieurs cartes. A
Barfleur on utilise aussi ce mot »TRAVA
»
Un peu vers le nord, à proximité
de lactuelle école de voile, La ROCHE
CLERET (parfois appelée LA ROQUE CLERET),
boule de granit à la forme étrange,
en équilibre sur le bord dun champ,
est souvent photographiée en perspective
avec le PHARE DE GATTEVILLE. Juste en dessous,
il y a une roche curieuse dont la forme, vu à
son niveau, rappelle la tête dun animal
préhistorique.
Le seul passage vraiment libre pour accéder
à ce mouillage forain que constitue LA
GRANDE GREVE, parfois utilisé par des «
voileux » de passage, se trouve entre lILET
et les ECOUTES en laissant LA VINBERGE et sa bouée
à tribord (assez largement de préférence).
Attention aux bouées de casier qui disputent
la place aux dériveurs de lécole
de voile.
Deux amers pour naviguer dans ce coin en sortant
du port :
Aller vers les viviers qui se trouvent juste sous
« LA CORBIERE »
Les amers, pour passer entre la Corbière
et lilet vers le phare : vers larrière
du bateau, le rocher du lion forme une double
pointe, mettre la pointe la plus au large dans
lalignement de la grosse ferme située
derrière ( à Montfarville, ferme
des carrières )
Pour aller vers flicart en évitant les
écoutes
Sorti du précédent amer : mettre
le « téton » route de la grande
jetée dans lalignement de la cheminée
de la maison » neuve » située
la plus vers le large au-dessus de la plage de
la petite jetée
Carte de CASSINI : XVIII siècle
Nous
arrivons dans ce qui est le « jardin »
des habitants de la RUE SAINT NICOLAS
Devant lEglise, le large plateau de lILET
fait écho à la masse minérale
de léglise et du cimetière,
si marin quil a fallu murer la porte nord
car le sable et les tombes menaçaient de
filer à langlaise vers la plage et
locéan. Parfois nommée ROCHER
SAINT ROMPHAIRE parce quon prétend
quau V° siècle SAINT ROMPHAIRE
a laissé la marque de son pied sur ce rocher
en débarquant à BARFLEUR, pour finalement
évangéliser le COTENTIN, son nom
« officiel » est bien lILET.
Lorsquon pratique la voile légère
ou le kayak, on remarque bien à mi-marée
que leau sengouffre dans deux tranchées
qui se succèdent entre la terre et lILET
(et dans ces chenaux peu larges, on samuse
à éviter les gros pavetons qui frottent
la quille !). Ce sont des HAIZES.
Le Chantier BELLOT, installé au bout de la rue du puits,
face au phare de GATTEVILLE, essaima dans de nombreux
endroits pour écrire des pages fameuses
de la construction navale normande
HAIZE en normand veut dire « passage »
(et porte). Effectivement leau passe là
en premier, du nord au sud à marée
montante et en sens inverse à marée
descendante. La première Haize sappelle
LA HAIZE A
8
BREBIS, peut être à cause des roches
qui y font le gros dos et sur lesquelles il faut
passer »à saute-moutons » !
La seconde, donc la plus proche de lILET
(on est presque sur lILET et il sagit
alors descalader la roche pour aller à
la recherche de « la marque du pied de SAINT
ROMPHAIRE !) , sappelle « LA HAIZE
A RHARENGS » (vocable susceptible
de sécrire tout autrement, mais qui
me plait bien car il évoque lépoque
où les habitants de la côte portaient
leur filet à pied. Ne peut on imaginer
quils barraient cette HAIZE à HARENGS
pour y capturer ce poisson ?)
Cette RHAIZE, cette HAIZE, cette RHAIE,
cette HAIE (cest presque la même chose,
même si le vocable désigne parfois
le passage, parfois le rocher qui borde le passage
),
a, à ses deux extrémités
deux zones identifiées.
En effet, la HAIZE à HARENGS est encadrée
par deux cailloux : vers le sud le PIGNE (ou le
PEIGNE), de lautre côté, vers
LA TENTE, par 2 têtes qui sélèvent
hors de leau, cest la TCHERESSE.