Tableau de CHARDON,
montrant bien que ce secteur vit longtemps construire
des bateaux
Cest à partir des années 1860,
à la construction des quais, que les chantiers
ont dû se déplacer vers la digue Nord
côté Gatteville. Auparavant, les chantiers
étaient dans lanse du port. Du coup,
F.Renault signale aussi que les construction ont
été, à partir de la construction
des quais, beaucoup plus réduites en taille.
LA TENTE. Je nai trouvé cette dénomination
pour ce que jappelais naïvement «
LA PLAGE DE LEGLISE » sur aucun document.
Il sagit dune transmission exclusivement
orale dont je ne sais si elle était réservée
aux habitants de la RUE SAINT NICOLAS. Quant à
moi, malgré mes vacances, pourtant longues,
RUE SAINT THOMAS, et malgré mes origines
familiales bien barfleuraises, et bien quayant
souvent fréquenté et fait le tour
de lILET que jappelais ROCHER SAINT
ROMPHAIRE, jignorais complètement cette
appellation. Il est évident quon y
a posé à pied « des tentes »
( filets).
Sur la carte du XVIII °siècle, on constate
que la pointe de lILET avait un nom, que jai
mal réussi à déchiffrer : Pointe
Melion ou milieu?
François
RENAULT dans « BATEAUX de NORMANDIE »,
décrit « la tente » comme «
un système de pêcherie à pied
constituée par des « rêts »
attachés à la fois en tête et
au pied de piquets de bois enfoncés dans
le sable (baie des VEYS).
Dans le milieu de la grande grève, un petit
caillou ne découvre quaux grandes marées
: LA ROQUETTE.
Le Chantier LEMONNIER-ROSALIE,
sur lemplacement duquel fut construite la
villa EDENCRICK
Très au large de LA GRANDE GREVE, entre la
ROCHE A LANGLAIS et LA GROTTE une ligne de
sonde en forme de langue fait apparaître,
sur les cartes marines, des fonds entre 4 et 5 m,
juste avant que ceux-ci ne plongent à des
profondeurs supérieures à 10 mètres.
Son nom, LA GAILLARDE (ce nom, provenant dun
mot nordique, veut dire, naturellement, «
fort ») fait penser à un mouillage
solide sans doute parfois utilisé par les
navires à voiles en rade devant BARFLEUR,
elle est déjà répertoriée
sur la carte de Cassini
Cette carte postale
témoigne de lexistence de ce mouillage
» au large »
Elle domine donc
une fosse et, de lautre côté
de cette fosse lorsque la sonde diminue, cest
RIDIN DES DENTS.
A terre, LA CANIVIERE est le nom de la maison quAndré
BELLOT, le patron du chantier BELLOT a fait construire
en 1946 sur un terrain où poussait autrefois
le chanvre (CANNE=CHANVRE). Cest aussi le
nom du petit ruisseau qui se trouve derrière
le PIGEONNIER. Il alimentait une mare, LETANG,
où trempait le bois de construction du chantier,
souvent du pin de PEPINVAST. (Fr. POCHON).
.
2° de lILET au chenal côté
tribord
Autant, sur la plage de la TENTE, au pied de lILET,
la mer est accessible et invite à se glisser
jusquà sa lisière pour se baigner,
même à marée basse, et même
par grandes marées, ce qui donne à
cette plage un avantage certain qui compense son
exigüité, autant du côté
sud elle est difficile à atteindre.
Cest un amas de rochers avec parfois quelques
taches de sable que lon aperçoit au
fond de leau. Pourtant dans ce secteur plusieurs
roches ont reçu un nom. Pour certaines on
comprend bien pourquoi. Elles délimitent
la passe de BARFLEUR. Une roche apparaît parfois
sur les cartes : ROUBA. Celle-ci est parfois localisée
en bordure du chenal (carte du XVIII°) parfois
au nord de lILET ! Comme si les géographes
navaient su quen faire !
La localisation de cette roche est au nord de la
CORBIERE, entre la CORBIERE et lILET. Cest
une roche en forme de cloche quil faut éviter
lorsquon veut couper au plus court , à
partir du chenal de BARFLEUR en direction du phare,
alignement qui, avec un bateau dun certaine
taille, nest réservé quà
des « pratiques » du secteur, qui savent
comment éviter ROUBA, situé à
peu prés entre lILET et la CORBIERE.
Elle surplombe la « nau » de ROUBA (nau
= ruisseau, lieu où sécoule
leau, « chemin » par où
sévacue leau à marée
descendante)
Autrefois, cet alignement était utilisé
de façon systématique par les pêcheurs
qui ne disposaient que de leurs voiles, voire de
leurs avirons, donc fort connu et fort respecté
!
La roche la plus connue de BARFLEUR ressemble, lorsquelle
émerge à marée haute, à
la bosse dun chameau. Elle portait autrefois
un gros anneau semblable à ceux qui sont
à flanc de quai dans le port, doù
parfois son nom de ROCHE à LANNEAU.
La rouille est venue à bout de cet anneau,
et cest maintenant une perche qui la signale.
La CORBIERE (nommée sur certaines cartes,
LA COURBIERE, sans doute à cause de sa forme
courbe) protège bien de la succession de
roches qui se trouve derrière, dont ROUBA
qui fait son pendant à marée basse.
Extrait de la
CARTE BEAUTEMPS-BEAUPRE
Lorsquon sort de BARFLEUR, parcourant le
CHENAL, une fois dépassée la CORBIERE,
on se trouve à hauteur de la roche suivante,
plus discrète et non moins menaçante
: LA FILLEULE. Sur lorigine de ce nom, jaurais
tendance à évoquer ce que dit plu
loin le commandant Choisy sur les roches qui «
FFLOUENT » qui sont à fleur deau
à mi marée
Celle-ci se trouve avant la VINBERGE (avec un
« N »
. et dénommée
GUINBERGE sur la carte de CASSINI). Ce nom paraît
porté par un rocher qui affleure à
peine par grandes marées. Une bouée
marque aujourdhui cet endroit
tandis
que, sur le relevé BEAUTEMPS-BEAUPRE, cétait
une perche qui signalait ce danger : La perche
VINBERGE ».
On a peine à le croire, tant le marnage
est important à cet endroit. Quant à
la roche VINBERGE, si lon suit ce relevé
de 1832, elle fait partie dun ensemble de
roches qui sont les ROCHES LANGLOIS (CASSINI),
les ROCHES à LANGLAIS (BEAUTEMPS-
BEAUPRE). A lépoque de létablissement
de ces documents nautiques, la bouée LA
ROCHE à LANGLAIS ne figurait pas
sur les cartes.
En poursuivant la sortie du port, on est largement
en eaux saines entre la VINBERGE et la bouée
de la ROCHE à LANGLAIS, aussi on
peut en déduire que si un bateau Anglais
sest échoué autrefois sur
un rocher (ce qui na pas du déplaire
au BARFLEURAIS de lépoque
)
cest plutôt à hauteur de la
VINBERGE que de lactuelle bouée LA
ROCHE à LANGLAIS.
Celle-ci en effet- na pour fonction que
dassurer au navigateur quil sest
suffisamment élevé de la côte
pour sengager dans le RAZ. Lendroit
où elle est mouillée se nomme dailleurs,
sur la carte de 1876 : RADE DE BARFLEUR tandis
que le passage étroit existant entre LA
VINBERGE et la GROSSE HAIE sur la carte de CASSINI
est dénommé la PETITE RADE.
A signaler aussi dans ce même secteur VINBERGE-ROCHE
à lANGLAIS, la présence de
la basse « GAMBLERAIS » (basse : bas-fond
ne découvrant jamais mais faisant travailler
la mer. Se dit en général pour les
roches, car pour le sable on dit banc. Les pêcheurs
recherchent les basses pour y trouver les poissons
de roches ou, sil sagit de vase, parce
que les fonds permettent le chalutage. MERRIEN).
Elle ne figure pas sur les documents servant à
la navigation hauturière, vérifiant
en cela lexistence dun vocabulaire
propre aux pêcheurs.
On dit que dans ce secteur, un plongeur trouverait
des alignements de rochers taillés qui
pourraient être des éléments
du port médiéval (au pied de la
grosse haie). Une plongée a été
effectuée dans cet endroit par le club
de plongée de Barfleur, mais à ce
jour aucune trace de ce quai nai été
retrouvé. Dautres recherches auront
lieu.