Le Népal central, la région
qui nous intéresse est le bassin de la Kali Gandaki qui finit
sa course dans le Gange et qui draine les massifs du Dhaulagiri, des
Annapurna, du Manaslu, du Ganesh Himal et du Langtang Lirung soit
50 000 km2 des 147 181 km2 du pays.
Cette gigantesque barrière qu'est la chaîne himalayenne
attire les alpinistes et les voyageurs. Elle compte à elle
seule huit des plus haut sommets de 8000 mètres de la planète
: Sagarmatha ou Chomolougma (Everest 8850m) le toit du monde, Kangchenjunga
8586m, Lhoste 8516m, Makalu 8463m, Cho oyu 8201m, Dhaulagiri 8172m,
Manaslu 8163m et Annapurna 1 8091m et le nombre de 7000 mètres
atteindrait quatre-vingt-quatre .
Il faut savoir aussi que le Népal était interdit aux
étrangers jusqu'en 1950 année de ma naissance, à
l'exception du représentant de la couronne britannique et de
sa famille suite à la guerre avec ces derniers. Les premiers
bénéficiaires de l'ouverture seront des himalayistes
Maurice Herzog vainqueur de l'Annapurna 1 8091 mètres en 1951,
que je viens de rencontrer et quatre ans plus tard, le Néo-Zélandais
Edmund Hillary qui avec le sherpa Norgay Tenzing escalada le Sagarmatha
en 1953.
Encadré par l'Annapurna à
l'Ouest et le Ganesh Himal, la région du Manaslu est comme
le Dolpo, très peu fréquentée et très
peu peuplée, ouverte au tourisme depuis 1991 seulement. Elle
subit certaines années l'influence des pluies d'hiver mais
la pluviosité n'est cependant pas très élevée.
La vallée de la Buri Gandaki affluent de la Kali a toujours
été un chemin difficile vers le Tibet : Pourquoi ?
Simplement parce qu'elle s'enfonce violemment dans le paysage et qu'elle
a presque coupé cette région du monde en deux, entre
le Manaslu et le Ganesh Himal. Cette gorge est unique. Un monde quasi-tropical
là où l'eau rugit, encadrée des sommets de neige
éternelle juste au-dessus, si près parfois qu'il faudrait
presque s'éloigner pour les apercevoir. Le chemin de vie s'accroche
à tout çà, parfois aérien, parfois plongeant,
montées - oukalo, descentes - ouralo sont omniprésentes
dans cette contrée sauvage qui a gardé son côté
authentique.
Le Manaslu, le plus oublié des huit milles mètres, s'il
faut en chercher une raison, c'est sans doute que la montagne est
discrète. Pour bien la voir, il faut marcher longtemps et aller
jusqu'à sa face Nord. Il y a des paysages qui ne s'oublient
pas et le Manaslu est de ceux-là paraît-il ? On voulait
le voir, celui qui va nous donner l'envie de marcher, de nous dépasser
Alors, il est grand temps que je vous invite à glisser dans
notre rêve
.
La marche n'est-elle pas un voyage intérieur
?
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du Mustang, d'un ami Népalais
et du Docteur Vincent Talbourdet
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