Un montfarvillais et 10 autres trekeurs vont au camp de base du MANASLU

Départ 14 OCTOBRE 2019


LE MANASLU, UNE MONTAGNE FASCINANTE

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Bhaktapur

Bhaktapur

 

 

 

Mardi 29 octobre, Fête des Frères

29 octobre : Bhimtang - DOWA Dharapani (1860m) 8H de marche Ils sont bien arrivés le trek est terminé

Alt min: 1929 m; Alt max: 3725 m D+: 408 m; D-: 2181 mLong: 22.1 km

Le sentier descend de Bhimthang et traverse une vapeur glaciaire; la marche des deux prochains jours suite à une ancienne route du sel de transaction. Nous allons grimper sur le côté de la moraine et descendre dans une belle forêt de pins et de rhododendrons. Les réductions de sentiers à travers les champs avant de prendre une montée raide sur une crête décoré avec des drapeaux de prière. Nous procéderons à travers champs sur une eau claire, le long des maisons et plusieurs champs entrecoupés de rhododendrons et de chênes. Nous laisserons Tilije 2400m, petit village qui surplombe le rivière Dudhi Khola de plusieurs dizaines de mètres et marcher jusqu'à Dharapani Dharapani le monde civilisé et toute ses conséquences positives ou négatives; téléphone, lodges et restaurants
.. Nuit en lodge ou hôtel

 

Lundi 28 octobre

 

et de Bhintamg à GOWA

 

Onzième jour de marche

28 octobre: Dharamsala - col de Larkya ( 5160m) - Bhimtang - 3800m, 8 à 9 h de marche, départ à 4 H 45 - Dénivelé plus : 1300 mètres - Dénivelé moins : 1200 mètres
On va passer ce matin à 5220 m cela peut en effrayer plus d'un ! 410 m au-dessus du Mont Blanc ! Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec le destin. Et quand il te tient, il n'a jamais dit son dernier mot : Allons nous arriver à passer le col ?
On partira à la lueur de nos frontales, dans une trace faite par les porteurs s'il y a de la neige (qui eux n'ont que la lueur de la lune tchane-dramaa pour voir où ils mettent les pieds.
Spectacle étrange que cette chenille lumineuse progressant le long de la grande moraine, en silence, tchoupe (on entent quand même les respirations raccourcies) dans la nuit noire. La lune et la neige créent tout de même une lueur blafarde qui nous permet de percevoir un minimum notre environnement de marche.
De grands piquets marqueront de temps à autre le prochain point de passage, ils servent aussi à ne pas perdre le sentier en cas d'une forte épaisseur de neige ce qui existe à certaines périodes de l'année dans cette région du Népal.
Le ciel sera sûrement dégagé. On verra les étoiles avec une clarté exceptionnelle depuis Orion jusqu'à Capella ; la voie lactée est d'une luminosité fabuleuse ; on verra un nuage baadal de pierres précieuses !
La progression sera très lente mais continue. Dans les raidillons, il faut ralentir au point de n'avancer que d'une demi ou d'un quart de chaussure à la fois. On a l'impression que cette altitude imprime à nos corps cette démarche d'astronaute. Une petite pause de quelques secondes permet de se regrouper un rythme cardiaque (presque) normal. Le souffle saasse lui reste court. Les pauses sont plus nombreuses afin de se retrouver ce qui encourage les plus en difficultés… Et ces visages dans la nuit réunit sur une même trace, celle qui nous porte vers le sommet, pas celle d'un matérialisme obèse, celle du rêve qui nous engendre et qui nous réunit à ce moment là. Nous ne sommes que des étoiles clignotant dans l'infini qui s'éteindront au matin blême ne nous laissant que des souvenirs dans les prochains jours. A chaque geste, à chaque pas, l'on ressent le manque d'oxygène, l'étau qui se resserre dans cette nuit parfumée. La solitude envahit chacun d'entre-nous mais nous restons compagnons invités vers cette passerelle vivante de l'espoir. Le silence de la nuit tombe comme un voile. Parfois, on entend dans nos têtes, les tamtams de nos cœurs. Il faut respirer, respirer, inhaler cet oxygène raréfié qui nous permet d'irriguer ce muscle qui nous fait vivre et avancer. Il n'y a que l'amour qui soit une force dans ces moment-là et qui nous tire vers le haut ! Où l'horizon prend fin, trouant le ciel de nuit.
C'est un chemin plus facile que l'on croit ; pour moi, ce n'est pas un chemin de croix, pour d'autres, il est démesuré. Les yeux perdus au fond des rides se taisent. Seul le craquement de nos pieds joue quelques notes indéchiffrables au contact de la neige gelée qui sonnent à nos oreilles emmaillotées dans nos bonnets. Croyez-moi c'est ici qu'on se rencontre que ces peuples qui vivent dans ces milieux se doivent d'être vénérés. Le paysage est grandiose dans cette neige. On vit un grand moment. Ces instants sont inoubliables, et on se doit de les savourer totalement malgré la douleur doukha de l'effort. Il faut stopper la machine, dépressuriser la cabine et plonger dans la vie.
Enlever les lunettes tchasmaa noires qui servaient à se protéger contre l'ophtalmie des neiges, une brûlure de la rétine qui peut rendre aveugle. Et ouvrir ses portes comme un beau soir de fête… Oublier les ennuis, les années et redevenir l'enfant qui sommeille en nous le temps d'un instant ...
Le Larkya PeaK - 6219m se dresse tout proche. 5000 mètres, c'est la limite de l'inhumain, aucun homme ne séjourne à de telles attitudes. La cage thoracique se comprime, on s'essouffle deux fois plus vite qu'au niveau de la mer. La longue montée de plus de cinq heures s'achève par un ressaut qui mène doucement au col (5220 m). J'ai le regard qui s'accroche à cette immensité. Le Larkya Bhanjyang est matérialisé par un refuge sommaire, quelques drapeaux de prière des cinq couleurs du bouddhisme, un chörten monument de pierre est planté de bannières - loungta imprimées des chevaux du vent. Ils emportent dans les airs les espoirs et les prières des pèlerins qui posent une pierre sur le cairn au sommet du col (La). Ce cheval ghodaa ailé porte sur le dos le joyau qui exauce tous les souhait. Ici, on crie " Soo soo La Gyalo ! " Hourra, Gloire aux dieux ! ... On est à la porte du ciel, ville des dieux

Mais cette dernière ressemble à un désert comme pour nous empêcher de passer…. Seul le froid est là, la neige blanche d'ailleurs ressemble à un linceul… Le vent haoua ne cesse de gémir. Chacun se taira, se regardera, soupira, respirera… Mais le temps nous sera compté …
On ne peut vraiment pas s'éterniser ; il fera sûrement trop froid. On doit figer ce moment sur la pellicule, pas question de s'éterniser, on devra repartir illico pour une descente longue.
Mais, surprise ! Cela continue de grimper tchadnou pendant cent mètres environ… Le souffle de l'avenir nous soulève vers le sommet. Slalom entre les cailloux dans une descente oraalo abrupte et interminable, couverte de rochers qui émergent de la neige, des obstacles, des pièges qu'il ne faut pas mésestimer, cela peut être dangereux. On pourra néanmoins apercevoir dans la brume le Ratna Chuli, avec à sa suite une multitude d'esthétiques sommets et de glaciers perturbés.
Nous sommes au cœur de glaciers monstrueux venant de partout pour converger au centre d'un cirque géant traversé de moraines de toutes parts.
Dans ces descentes ont à l'impression d'apprendre à tenir debout, devant nous le sentier, le vide immense, seules des ombres dansent, celles des rochers qui masquent les traces de pas dans la neige.
Après 1000 mètres de descente, dans ce désert de rocailles recouvert. Dans ces moments là, des questions viennent à l'esprit : D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?
Après la descente , on longera une immense moraine, maintenant le terrain est plat rikaapi. Voici Bhimtang (3800m), un ensemble de lodges tenu par des femmes sur une pelouse herbeuse longée par un cours d'eau. Petit village, coincé entre un glacier noir et le flanc d'une montagne, à la lisière de la forêt. Nuit en lodge

 

 

 

 

 

 

Dmanche 27 octobre

Dixième jour de marche

27 octobre : Samdo - camp de base Dharamsala - 4470m, 4 à 5h de marche, départ 7 H Dénivelé + 770m

Panorama saisissant! ( séquence d'extase poétique !)

Départ tôt ...Peu de temps après, le pic nord du Manaslu 8163m apparaît, dominant un paysage glaciaire impressionnant, où se mêlent arêtes, couloirs et glaciers. Le chemin grimpe… La végétation est devenue rabougrie et tend à disparaître. Tout ici pousse à raz du sol.
La trace serpente entre les blocs de rochers. La marche se fait lente. Certains progressent d'une demi - chaussure dans les montées et malgré cela, ils s'arrêtent tous les cinquante pas pour calmer leur cœur moutou/dil et leur respiration !
Les pauses se feront dans un cadre grandiose. On est au cœur du système glaciaire du Manaslu.

Au-dessus de nous, vers le Nord, on distingue la grande moraine du Larkya glacier ; Eh bien oui, il nous faudra gravir ça demain, il n'y a pas de doute ! Le chemin suit maintenant un versant moins raide, dans un paysage qui devient très minéral.
Le lodge de Dharamsala - 4470m est situé sur un replat à côté d'une unique maison de pierre : refuge pour les bergers et les voyageurs de passage. On proposera de monter à 4700 m pour admirer le paysage de plus haut. Il paraît que là-haut c'était encore plus génial qu'ici. Les autres fatigués poursuivre leur route.
La montée est très courte mais raide et nous n'avons pas de difficulté particulière surtout que sur le plateau c'est grandiose tout autour de nous, un cirque de sommets de plus de 7000 mètres. Une petite bergerie et au loin plusieurs troupeaux de thars. Il est important de monter plus haut que l'altitude où l'on dort lorsqu'on est à plus de 4000m.
Le réveil est fixé à 3 h 30 pour un départ à 4 h 30 ! Et oui, c'est ça les vacances bidaa/tchouti…. Nuit sous tente ou lodge en fonction de l'état du lodge du camp de base.


 

Samedi 26 octobre

26 octobre : Sama-Gaon - Samdo - 3863m, 5h de marche, départ 7H

Alt min: 3524 m; Alt max: 3863 m D+: 394 m; D-: 60 m Long: 7.8 km;

Nous sommes qu'à 3550 mètres ! Mais certains peuvent commencer à avoir des soucis de mal d'altitude.
Le spectacle au réveil sera encore absolument féerique avec l'illumination progressive du Manaslu et des sommets environnants.
Départ pour Samdo vers 7h30. Les couleurs de la végétation contrastant avec les neiges éternelles des cimes, le Ratna Chuli - 6767m et son voisin sans nom - 6892m nous nous arrêterons souvent pour une photo souvenir. Il y aura des arbres aux baies rouges raato, d'autres au feuillage jaune pahélo doré sounaola rangue, d'autres encore, (des bouleaux, probablement) aux ramures blanches.
Nous franchierons encore quelques torrents sur des passerelles branlantes (parfois quelques troncs assemblés grossièrement) ; ce sont des affluents de la Buri que nous continuerons à longer, et qui descendent des glaciers du Manaslu et du Syancho.
Nous serons ici au plus près du Manaslu. La vue est superbe ; Nous passerons près d'une stèle en l'honneur de trois alpinistes Khazaks disparus dans le Manaslu en octobre 1990.
A Kermo Kharka (nom de lieu, mais aucune maison dans les parages, juste un campement de bergers) nous longeons un très long mur de mani. Nombreuses pauses pour photographier dans toutes les directions.
Enfin nous monterons au village de Samdo, 200 habitants selon les dires. C'est un village de réfugiés tibétains situé au carrefour de chemins traditionnels vers le Tibet qui ici n'est qu'à quelques heures de marche.
D'ailleurs on croisera parfois des caravanes de yacks chargés de produits " made in China " qui viennent tout droit du Tibet tout proche.
Le village est dominé par le Pang Phuchi qui culmine à 6335 m. (appelé aussi Samdo peak) . Le paysage est une leçon de géographie glaciaire. En face de nous, de l'autre côté de la vallée, un immense cône de déjection, de l'autre côté, le glacier avec ses deux immenses moraines entre deux parois rabotées au fil du temps. Derrière, vers le Pang Phuchi, le glacier noirci par la chute des pierres des parois, et partout les vestiges des anciens tracés. On mesure l'impact du réchauffement à voir la place laissée vide par le recul du front de glace.
Au bout de 4 heures de marche, on prendra pied sur un chemin dallé ; peu après, un stupa qui est dessiné au sommet et sur ses quatre faces : les yeux de Bouddha et en leur milieu du point d'interrogation, le ek, chiffre 1 en népali ; il signifie aussi l'unité de toute vie. Le monument annonce l'arrivée à Samdo - 3850m.
On visitera le village de Samdo, typique de l'habitat tibétain : la maison est bâtie sur pilotis, en pierres. Au sous-sol sont les animaux passou, au-dessus, une terrasse de terre djagaa battue où s'effectuent les travaux courants. Puis l'habitation sans aucune ouverture sauf dans le toit, pour laisser passer la fumée. J'imagine ce que ça doit être en plein hiver quand la neige recouvre tout !
Dans ces villages, on a l'impression que même le chien ne vit pas tranquille. C'est l'océan de la pauvreté ici, mais des lumières brillent toujours dans les yeux de ces habitants qui ont fui leur pays envahit par les Chinois.
Visite du monastère... et balade dans le village.

 

Vendredi 25 octobre

Ils passeront une journée d'acclimatation à SAMA GAON

25 octobre : SamaGaon ( journée d'acclimatation ) 3530m

On pourra faire une excursion au sud-ouest du village, après déjeuner, jusqu'au lac du Manaslu (Birendra kund) - 3900m, juste sous le glacier du Manaslu environ 3H de marche aller/retour.. La balade au milieu d'arbustes ne sera pas facile pour tout le monde.
Mais à l'arrivée, spectacle étrange que ce lac taal glaciaire à l'eau turquoise, alimenté par la fonte de deux glaciers. Les eaux bleu opaques et laiteuses tranchent avec le gris des roches. On passera devant le Pemachheling gompa qu'on pourra peut-être visiter s'il est ouvert. Nuit en lodge

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeudi 24 octobre

24 octobre : Lho - Syalla - Sama Gaon - 3530m, 6h de marche Dénivelé plus : 535 moins : 175m


Que c'est beau quand le jour se lève… Il est là devant nous sans nuage rien que pour nous avec le Peak 29 - 7514 mètres en arrière plan … Le rêve !!! de sept jours de marche… une véritable offrande nous sera donnée en cadeau par dame nature.
Le soleil se lève doucement et vient caresser le sommet du Manaslu. Moment magique, voir le soleil monter sur l'horizon et la montagne qui s'illumine et s'enflamme en changeant de couleur à chaque seconde. Entrez dans le rêve, allumez l'écran merveilleux. Jaune et dorée, nous sommes tous éblouis, happés par cette lumière venue d'un ailleurs inexploré, et nos appareils de photo en position, nous mitraillons autant que possible. Mais c'est le silence qui se remarque le plus. Je ne sais pas combien de photos ont été prises dans ce quart d'heure magique, mais sûrement un bon album, une belle exposition. L'œil est fasciné par le spectacle féerique de ce géant, qui enfile son éphémère parure dorée…
Ensuite ce fut une descente matinale dans une forêt de mélèzes. Des torrents coulent dans chaque petite vallée ; nous les franchissonss sur des ponts branlants faits de troncs posés les uns à côté des autres. Mais d'une rive à l'autre, faut traverser, ne jamais regarder par la vitre arrière. Nous traversons la Damonan Khola….
Puis, nous avons eu une nouvelle belle grimpette à assurer jusqu'à Shyalla - 3330m, sur le plateau. La difficulté est amplifiée par le manque d'oxygène déjà bien sensible à cette altitude. Il faut marcher à petits pas et la pente du chemin atteint souvent les 45 % au point que le pied a du mal à assurer sa prise, surtout pour ceux qui n'ont pas les bonnes semelles ... Les écarts se creusent…
Nous arrivons au village de Shyalla en passant sous un chorten en guise de porte dhokaa. La voûte intérieure est peinte de fresques bouddhistes et de divinités, sublime ! Le flash est de nouveau en activité… Ce village de maisons en pierre est constitué d'une communauté de bûcherons. Il y a du bois scié ou éclaté partout. Ici, tout est fait à la main avec les outils les plus simples : scie à refendre, herminette.
Les villageois vivent aussi du portage et de l'élevage des yacks ou yaks tchaaorï gaaï. Le yack est aux himalayens ce que le lama est aux Andins : un animal providentiel . Une bête dans laquelle comme dans le cochon soungour tout est bon. Il est élevé entre 3000 et 5000 mètres d'altitude, c'est d'abord un prodige biologique. Son pelage épais le garde des tourmentes de la neige et du froid glacial. Ses sabots sont d'une extrême dureté. Il a des globules rouges trois fois plus nombreux et deux fois plus petits que les autres bovidés. Son sang capte ainsi davantage d'oxygène. Docile, il peut porter de 120 à 150 kilos durant plusieurs mois. Il reste, dans ces régions, un pilier de l'économie. Sa bouse est parfois l'unique source de combustible. De son lait, on fait du fromage tchize, du caillé et surtout du beurre fondu dans le thé ou pétri avec de l'orge pour faire la tsampa. Il est aussi étalé sur les cheveux et sur le visage afin d'éviter qu'il soit brûlé, crevassé par le vent sec, le froid, le soleil. Au temple, il est modelé en statues, puis brûlé dans des lampes. Du sous-poil, on tire des vêtements et couvertures. De sa toison externe, plus rude, des cordages, des tentes et toutes sortes de récipients. Saigné pour sa santé et pour la cuisine, abattu pour sa viande entre dix ou vingt ans, il se rend encore utile. Sa peau devient un sac de portage, semelle de botte etc… Sa queue, enfin, est recherchée pour ses longs poils soyeux et est un objet rituel au Népal.
Ce village est peuplé de réfugiés tibétains. La religion ici est omniprésente, nombreuses pierres à mani, petits monuments bouddhistes, étendards de prières…. Ce peuple est maintenant placé sous la haute surveillance des étoiles. Des habitants couverts de leur chuba, manteau traditionnel tournent surement avec leurs moulins à prières pour accumuler des mérites pour une vie future. Et tournent, et tournent, petits moulins à paroles, à prières : " Om mani padme hum " ( Ce joyau dans le lotus).
Et puis, il faut quitter avec regret ce lieu magique. Mais cette fois nous abordons un chemin de plateau agréable et doux à nos petits pieds fatigués. On marche sur une pelouse rase où broutent d'innombrables yaks et naks ou dris (femelle du yak en népalais). Marche accompagnée de la splendeur des montagnes environnantes. On en oublie le mal d'altitude et du manque d'oxygène…c'est le bonheur !
Après l'illumination somptueuse du Manaslu - 8163m, le matin,; on decouvre maintenant tout autour de nous, de nombreux sommets enneigés. On discerne notamment le Shringi Himal - 7187m avec ses glaciers suspendus, l'Himal Chuli - 7893m et notre rêve le Manaslu et aussi des névés, des moraines, des cônes de déjection…
Le chemin pénètre ensuite dans une forêt assez dense mêlant pins, mélèzes et bouleaux. Enfin on parvient au bourg de Sama Gaon ou Sama Gompa- 3550m ; situé juste sous le Manaslu. On fait une excursion au sud-ouest du village, après déjeuner, jusqu'au lac du Manaslu (Birendra kund) - 3900m, juste sous le glacier du Manaslu. La balade au milieu d'arbustes n'est pas facile pour tout le monde.
Mais à l'arrivée, spectacle étrange que ce lac taal glaciaire à l'eau turquoise, alimenté par la fonte de deux glaciers. Les eaux bleu opaques et lait
euses tranchent avec le gris des roches. On passe devant le Pemachheling gompa qu'on visite Nuit en lodge

 

 

Ils sont bien arrivés, un temps superbe,

 

Mardi 22 octobre et mercredi 23 octobre

Ghap- Lho - 3180, 6h de marche Dénivelé plus : 640 mètres

Jam-jam (en route), bistaré bistaré (doucement-doucement), voilà ce qu'on entend le matin… le départ sera donné tôt vers 6 h 30…
Ca va grimper pas mal.. Toujours le cheminement surplombant la Buri qui devient de plus en plus étroite et mouvementée avec une pente de plus en plus marquée. De temps en temps nous franchissons un affluent sur un pont branlant. Un mini bief alimente parfois un moulin à prière (korten) qui tourne au rythme de l'eau. Au niveau de Suksam, on peut admirer de magnifiques épicéas géants.
Après une rude montée, on débouche sur une clairière où flottent de nombreux drapeaux de prières annonçant le village de Namrung et son monastère malheureusement fermé. Nous faisons une pause thé bienfaisante.
Le sentier s'élève ensuite parmi les houx, tandis que la vue se dégage sur les Ganesh Himal. Progressivement, la vallée s'élargit et les arbres se font plus rares.
Le village bouddhiste de Lihi - 2840m apparaît, perché sur un promontoire et dominé par le clocheton doré de sa gompa. Quelques maisons couvertes de toitures en tavaillons, une fontaine et de l'ombre ...pour le repas.
Le paysage est constamment marqué par les signes religieux. Beaucoup de murs de mani. Les drapeaux tibétains font souvent leur apparition .
On descend de quelques dizaine de mètres pour traverser rapidement l'Hinan Khola et nous nous sommes lancés dans une longue montée régulière menant au village tibétain de Shyo, assez peu peuplé, belles vues sur le Ganesh puis l'Himal Chuli - 7893m et enfin, nous le verons, majestueux, imposant, dominant le monde et notre paysage : le MANASLU ! 8163M, LE 8ème plus haut sommet de la planète. Nous restons scotchés, fascinés ; et nous mitraillons ! Voilà celui pour qui nous avons fait tout ce chemin ! La lumière batti est dans ces moments là, la maîtresse du monde.
Le monde autour n'est rien qu'un brumeux souvenir, rien qu'un lointain décor, pourtant c'est le même ciel qui porte ces petits nuages blancs qui ressemblent aux ailes des anges.
Quelques mesures de silence et puis il faut repartir dans le vent, la poussière. Nous traversons rapidement le village important de Lho qui occupe un plateau surplombant la Buri Gandaki
Lho - 3250m un grand gompa situé sur une terrasse herbeuse face au Manaslu. Cet important monastère est posé sur une haute colline au-dessus du village comme une sentinelle. On y accède par un chemin en lacets garni de drapeaux de prière et de murets. A notre niveau, un chorten et un grand mur de mani montrent le chemin.
Sous le gompa, une école de petits moines construite dans un style militaire barre hideusement la colline.
Le monastère est superbement décoré ; de nombreux livres kitaabe de prières contenant des mantra, formule sacrée énoncée en sanscrit que l'on récite de très nombreuses fois. Elles sont indissociables d'une divinité dont elles expriment pleinement la réalité. Le mantra véhicule la puissance de la divinité. Les livres de prière sont rangés dans des petits casiers laqués de rouge sombre. Il y a aussi de magnifiques représentations de divinités, des Bodhisattva - êtres éveillés qui, par compassion, renoncent, au nirvana pour aider les êtres qui souffrent. Certains sont couverts de khata, longue écharpe blanche que l'on offre dans les occasions importantes, ici aux statues, afin de recevoir leur bénédiction. Quelques vieux thangka - peinture de divinité réalisée suivant des canons stricts. Elle sert de support à la visualisation pratiquée lors des séances de méditation. L'encadrement de brocart comporte les cinq couleurs sacrées et un voile protège la peinture de la lumière du jour, soulevé lors des méditations. Sur l'autel, il y a aussi des coupelles contenant de l'eau sacrée et des tormas, figurine rituelle composée de farine pitho et de beurre représentant une divinité et servant d'offrande. Nous longeons le grand mur, de mani entrecoupé de chortens qui sacralisent le sentier autant qu'ils le jalonnent ;il n'est pas interdit au voyageur de poser sa pierre. Nuit en lodge.

Tout va bien à 10h heure francaise ils se dirigeaient vers LHO,

Ils se sont arretés à Namrung mardi puis à LHO mercredi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 21 octobre

Deng - Ghap - 2400m, 6h de marche Dénivelé + 420m Négatif 120m
Petit déjeuner " bihaanako khaanaa "

Ils ont pris le sentier vers 7h, ce dernier est toujours impressionnant, il surplombe la Buri Gandaki qui gronde au-dessous tous les jours un peu plus car le cours se resserre et le dénivelé est chaque jour plus important. Ce bruit les a pas laché , même la nuit parfois pour les noctambules.
Devant nous, le Lapuchun qui est maintenant illuminé par le lever du soleil. Quelques branchages nous gardent des mauvais vents sous la lumière orangée. Passage rive gauche et montée à Rana - 2000m, nous effectuons un détour par le beau village de Bhiti entouré d'un mur de mani. Bhiti possède aussi un magnifique chorten décoré de peintures sur bois qui me paraissent très anciennes. Nous visitons le vieux gompa, toutes les entrées devraient être gratuites dans le Manaslu ; ce n'est pas comme au Mustang, là il fallait alléger sa bourse de 200 roupies à chaque monastère. On peut faire néanmoins une donation, le plus difficile parfois est de trouver la personne qui détient la clef, il faut interroger les villageois. Ici, on découvre des belles peintures anciennes, un gros moulin à prières, et des niches murales où sont installées des statues assez effrayantes de divinités.
Nous entrons dans une région où les signes religieux du bouddhisme vont devenir omniprésents : chortens, murs de mani, drapeaux de prières, stupas de pierres et gompas partout le long du chemin.
On franchit encore quelques ponts vertigineux, on finit par s'y habituer à la longue. Au bord du chemin, des cascades superbes. Quelques pins s'accrochent, luttant contre la pente.
Une belle vue plongeante se dévoile sur la vallée de la Shringi Chu et le défilé de la Buri Gandaki. Le sentier passe au-dessus des falaises abruptes, puis descend vers le village de Ghap - 2380m que nous atteignons après une marche de cinq heures. Nuit en lodge.

 

 

Dimanche 20 octobre

Jagat - Deng 1860m, 6 à 7 de marche, départ 6 H 45 Dénivelé + 780 m. Dénivelé - 220 m

Réveil tôt journée longue : 5 H 30
Nous traversons le village, un petit pont nous fait franchir la rivière La Pangour. C'est un chemin de rêve aujourd'hui le long de la Buri Gandaki, fleuve kholaa/nadi impressionnant de puissance et de débit, creusé dans la pierre dhoungaa ou encaissé entre des parois verticales. Le chemin passe en corniches assez vertigineuses… mais on ne s'en rend pas trop compte, tout occupés à rechercher l'endroit où poser le pied païtaalaa.
Au fond de la vallée bési pointe le nez naak des Ganesh Himal 1(ou Yanggra) et 2 (respectivement 7406m et 7150m). Nous passons des ponts suspendus parfois bien branlants, rafistolés, défoncés Brrrr... Le sentier traverse deux élégants villages (Sagureli - 1440m, et Setibas (tara) - 1420m) séparés par quelques passages aériens.
Maintenant une montée raide de 150 mètres de dénivelé pour atteindre le hameau de Philim (1590m), perché au-dessus des gorges, belle vue sur le village de Pansing.
Repas à Ekle Bathi ou Sarsim … A l'entrée du village, une belle fontaine...
Après le repas, petite pause et on reprend l'ascension sur un magnifique chemin qui monte en surplomb de la rivière, dans un décor de pins himalayens au niveau de la confluence avec la Shyar Chu, la Buri Gandaki bondit en cascades et cataractes piscines bouillonnantes. On marche dans un cadre qui pourrait nous faire penser aux parcs naturels de montagne de chez nous ...
L'eau dévale en cascade le long des parois abruptes, et l'humidité envahit ces gorges impressionnantes. Nous passons un pont à Chumjet - 1670m et continuons à suivre la Buri qui s'oriente vers le nord-ouest. Cheminement de promenade agréable et reposante au milieu de champs de cannabis, on ne marche plus, on va flotter… Puis nous entrons dans une forêt.
Soudain une maison en bois sur la droite du sentier dans une petite clairière entourée de pins ; on voit des sculpteurs. On passe à Phewa - 1750m. Au détour du sentier, beau panorama sur le massif du Ganesh Himal.

La journée n'est pas terminée, on doit accélérer sans sentir la fatigue thakaï car nous avons eu 1 H 30 de marche pour parvenir maintenant à Deng - 1920 m compter minimum 35mn. Deux ponts en bois annoncent l'arrivée, premier moulins à prières (cylindre rempli de mantras que l'on fait tourner dans le but de répandre sur les êtres la bénédiction qui en émane) ceux-ci sont actionnés par de l'eau qui s'écoule de la montagne. Un petit chörten avec des pierres gravées marque l'entrée du village, une très belle pierre sculptée lorsque qu'on est dos à ce petit murs de mani. Les quelques maisons sont garnies de drapeaux djhane-da de prières pour lutter contre les démons. Les habitants maintenant sont davantage de type tibétain.
Au bout de la vallée nous dominons le pic Lapuchun (5960 m) situé à la frontière avec le Tibet et qui paraît tout près de nous.

Pas de réseau wifi pour envoyer des photos TOUT VA BIEN

 

 

Samedi 19 octobre

Khorlabenhsi - Jagat - 1340m , 6 h de marche Dénivelé + 450 m. TOUT VA BIEN

Nous traversons le village et nous marchons le long de la rivière. Ça a montè pas mal mais on a pu néanmoins se refaire une santé de temps en temps sur du terrain plat le long de la rivière. Les quelques maisons de Khorlak arborent de grands balcons en bois couverts de tôles ou de tavaillons.
Voici Tatopani (990m) qui signifie eaux chaudes, village aux ruelles entièrement dallées, dès l'entrée des fontaines où jaillit cette eau thermale agréable, que du bonheur… En fait cette étape est très facile. Le paysage ressemble à celui de la Kali Gandaki, avec un chemin qui, tantôt longe la rivière et tantôt passe en corniches en surplomb… On peut croiser des caravanes de mules bien chargées… et de temps en temps nous passons près d'un " cabinet " à mules qui sent fort l'étable !. Un pont suspendu permet de changer de rive.
Passage à Dovan 1070 m puis, en suivant un joli plateau fleuri nous sommes arrivés à Shyauli - Bhoti 1140m . Montée raide vers Yaruphant. Au niveau du hameau de Lauri, on a franchi la Yaru Khola puis passage sur la rive droite de la Buri Gandaki sur un pont en suspension de 93m . Le chemin se lance ensuite dans une succession de montées, longeant le lit de la rivière. Nous avons aperçu les toits en lauzes des maisons de Jagat, qui , comme son nom l'indique, est un ancien lieu de péage, nous sommes au point d'entrée réel dans le Manaslu Conservation Area.
Jagat 1340 m un village sympa et très propre mais beaucoup de maisons construites uniquement en pierre ont les volets clos. Sur la place, on note la présence d'un chörten bouddhiste qui sert de rond-point. On a trouvé de la bière. Nuit en lodge.

 

Vendredi 18 octobre

 

Sont bien arrivés à 18h45 avec un chauffeur plutôt très speed apparemment
Quelques photos du départ..

PREMIERE MARCHE

Aujourd hui

18 octobre : Sotikhola Khorlebensi 6h de marche

La journée est douce à faible altitude à travers les villages gurung, vous traversez cette belle région et le village de Macha Khola, c'est un village qui a tiré son nom de son activité. Macha signifie poisson et vous pouvez observer les nasses utilisées pour la pêche qui constitue la principale ressource pour ce petit village himalayen. Khorla Bensi marque le départ de la gorge de la Buri Gandaki. Le relief autour de la rivière change complètement et la vallée se rétrécit à cet endroit. Un petit affluent arrive de l'ouest au niveau de Khorla Bensi et fait de ce petit village de confluence un bel endroit pour passer la nuit.




 

 

 

 

Jeudi 17 octobre

 

Frayeur pour deux trekeurs du groupe, pas de bagages à l'arrivée mais retrouvés le lendemain

un petit changement de programme

17 octobre : Kathmandu --Arughat (610m) - Sotikhola (700m) 8-9H de bus privé Distance : 135 km

Petit-déjeuner à l'hôtel puis départ matinal pour Arughat par une belle route en traversant la vallée de Katmandou 130km. La vue et la route sont spectaculaires dans les montagnes depuis Thankot. Arrivée à Dadingbeshi, passage du pont, puis montée vers Ramkot. continuation jusqu'à Arughat. Arughat est une ville animée qui est coupé en deux par la rivière Budhi Gandaki. Puis piste pour se rendre à Sotti Khola en longeant de beaux paysages de rizières et des villages traditionnels népalais : La nuitée s'effectuera dans un lodge.



Départ en bus

 

 

avant de partir

 

 

 

 

 

 

 

 

Mercredi 16 octobre

16 octobre : Journée de formalités pour Exotic trek (permis de trek environ 70 $ compris) et courses préparatoires pour l'aventure pour nous : achats ou location de duvets, doudoune, bâtons de marche, lunettes etc … Visite à Pashupatinath et demi journée libre pour préparation du trek. Nuit au Little Nepal Inn

Visite des Ghâts de Pashupathinath : le TEMPLE DE PASHUPATINATH situé à cinq kilomètres à l'est de Kathmandou, il est dédié au dieu Shiva avec ses deux toitures dorées et ses portes d'argent est célèbre pour sa superbe architecture. Il est interdit au non-hindouiste mais les voyageurs peuvent bien voir le temple et les activités qui y règnent depuis la rive est de la Bagmati, la rivière sacrée qui coule sur ce site sacré pour les hindouistes, lieu des crémations et rencontre avec les sadhus. sur les rives de la rivière Bagmati, Pashupatinath est, pour les hindous, l'un des lieux de pèlerinage les plus importants, avec Varanasi (Benares) et Hardwar-Rishikesh. Shiva est la divinité hautement vénérée ici. Le nombre d'ascètes errants (saddhus) en témoigne. Mais cette visite décevra peut-être les visiteurs. En effet, le fort beau temple de Pashupati (autre nom de Shiva, sous sa forme de Seigneur des troupeaux) est inaccessible à qui n'est pas hindou et les gardes armés à l'entrée sont patibulaires à souhait. On pourra contourner le temple et, par une immense porte à doubles vantaux gardée par un soldat pas du tout débonnaire, apercevoir, au loin dans la cour intérieure d'accès, un colossal Nandi de pierre qui, assis, tourne le dos et exhibe, de ce fait, généreusement ses attributs... . Les crémations rituelles ont lieu sur la berge opposée de la rivière. La discrétion est recommandée. On montera sur les escaliers en terrasse, d'où l'on a vue sur le temple. On peut aussi observer autour de soi les rangées fort esthétiques de petits chaitya dont chacun abrite un Shiva lingam. Quelques statues valent la photo; observer, en particulier, un Ganesh aux côtés d'un Garuda, une association rare.

Demain c'est le grand jour : Il existe en effet une région qui n'a jamais fait de bruit : le Manaslu. Faisons le compte rapidement. Il est plus haut que l'Annapurna et plus spectaculaire que l'Everest. Il n'y a qu'un col à plus de cinq mille mètres à traverser mais ce passage-là, plusieurs ont dit qu'il n'avait aucun égal dans tout l'Himalaya. Au pays du toit du monde, on oublie trop souvent qu'il y a autre chose et que ces trucs - là ont aussi parfois plus de huit mille mètres. Et pour les rejoindre, des chemins autrement plus déserts et qui se méritent et c'est là que notre circuit autour du huitième sommet du monde va nous ... Nuit au Little Nepal Inn


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Mardi 15 octobre

Arrivée Kathmandu Vol AIR INDIA AI 215 à 14H35 Transfert à l' Hôtel Little NEPAl Inn
Puis remplissage des formalités " Chambres, attestation assurance, remise des photos d'identité, passeport avec le visa d'entrée, remise de l'enveloppe de paiement du voyage…Distribution des chambres et restaurant pour un bon Dal Bhat à coté de l'agence Exotic trek...

Ils sont bien arrivés, 2h de retard à Roissy
après un PB technique

quelle galère!!!


 

 

 

 



Accueil : http://www.decouvrir-montfarville.fr

Lundi 14 octobre

TREK MANASLU 14 OCTOBRE 2019


UNE MONTAGNE FASCINANTE

" Cent écritures divines ne sauraient décrire les miracles de l'Himalaya " (Proverbe sanskrit)

" Chacun sa marche, chacun son destin, chacun sa sagesse " (Mon proverbe)

Encadré par l'Annapurna à l'Ouest et le Ganesh Himal, la région du Manaslu est comme le Dolpo, très peu fréquentée et très peu peuplée. Elle n'est ouverte au tourisme que depuis 1991. Elle subit certaines années l'influence des pluies d'hiver mais la pluviosité n'est cependant pas très élevée. La vallée de la Buri Gandaki affluent de la Kali a toujours été un chemin difficile vers le Tibet : Pourquoi ?

Simplement parce qu'elle s'enfonce violemment dans le paysage et qu'elle a presque coupé cette région du monde en deux, entre le Manaslu et le Ganesh Himal. Cette gorge est unique. Un monde quasi-tropical là où l'eau rugit, encadrée des sommets de neige éternelle juste au-dessus, si près parfois qu'il faudrait presque s'éloigner pour les apercevoir. Le chemin de vie s'accroche à tout çà, parfois aérien, parfois plongeant, montées - oukalo, descentes - ouralo sont omniprésentes dans cette contrée sauvage qui a gardé son côté authentique.

Le Manaslu, le plus oublié des huit milles mètres, s'il faut en chercher une raison, c'est sans doute que la montagne est discrète. Pour bien la voir, il faut marcher longtemps et aller jusqu'à sa face nord. Il y a des paysages qui ne s'oublient pas et le Manaslu est de ceux-là paraît-il ? On voulait le voir, celui qui va nous donner l'envie de marcher, de nous dépasser… Alors, il est grand temps que je vous invite à glisser dans notre rêve…. La marche n'est-elle pas un voyage intérieur ?
Le Manaslu, du sanscrit Manasa "la montagne de l'esprit", aussi appelé Kutang ou Pung Gyen en tibétain "le bracelet", est le 8ème plus haut sommet de la planète. Connu comme la " montagne japonaise ", il fut gravi pour la 1ère fois par Toshio Imanishi et Gyalze Norbu le 9 Mai 1956 après 4 précédents échecs nippons. Ce trek offre l'un des itinéraires les plus intéressants du Népal, associant variété des paysages et diversité des populations, mais aussi défi sportif, culture et isolement. La zone protégée du Manaslu couvre une surface de 1663 km2, et est habitée par une population de 6000 habitants, majoritairement éleveurs et agriculteurs. Que les amoureux de faune et de flore se rassurent, on dénombre autour du Manaslu, situé entre Annapurna et Ganesh Himal, 110 espèces d'oiseaux, 33 de mammifères, 11 de papillons et 3 de reptiles, mais aussi 19 types de forêts: Rhododendrons, pins pleureurs de l'Himalaya, bouleaux blancs, etc. répartis depuis la zone subtropicale jusqu'au climat aride et désertique du Transhimalaya.
Les amateurs de haute montagne ne resteront pas sur leur faim puisque nous marchons sur des moraines et approchons d'impressionnants glaciers, et passons un col de haute altitude avec un départ de nuit à la frontale. Autour de nous un 8000m, une douzaine de 7000m, et plus d'une vingtaine de 6000m

Une région à la forte tradition bouddhiste
Si pour le trekkeur, la marche peut être considérée comme une forme de méditation, le bouddhisme est celle que pratiquent les populations de la région du Manaslu. Son empreinte se retrouve partout sur les parcours de trek. Dans les villages, les moulins à prières précèdent les maisons du Bouddha, appelées chortens. En bordure du chemin, des plaques de pierre gravées de mantras accompagnent le marcheur. Sur les cols, les cairns couverts par les drapeaux à prières multicolores indiquent au trekkeur qu'ici personne ne marche seul

Un trek d'altitude autour de la "montagne de l'esprit"
Le trek du Manaslu chemine entre forêts de mélèzes, sentiers en balcon surplombant des eaux tumultueuses, villages tibétains aux cultures en terrasses, vallées glaciaires arides, lodges rustiques et cols d'altitude. Arrivé au pied de la face est du Manaslu et de ses 4 000 mètres de paroi inviolée, nul doute que l'esprit du trekkeur en sera changé.